En dehors du français Ubisoft et du franco-américain Activision-Blizzard, à la réussite impressionnante (principalement pour des titres développés hors de France), et à la rigueur d’Ankama (Dofus, Wakfu), je ne voyais plus grand chose de très vivace dans le développement vidéoludique français. Rien qui ne puisse rappeler les heures de gloire de la fameuse « Fench Touch » d’Another World, Flashback et consorts. C’était sans compter sur cette année 2012, très riche en sorties ou en annonces, laissant présager un certain renouveau du jeu made in France, avec un rayonnement international retrouvé. Petit tour d’horizon.

(Petite précision : cet article avait été en grande partie écrit fin mai 2012, mais abandonné entre temps. Il ne colle plus beaucoup à l’actualité, du coup. Au moins je l’ai fini, ça me motivera peut-être pour reprendre !)

Commençons avec un titre sorti en février, Wargame: European Escalation. Pas forcément un titre très accessible et grand public, mais qui a su trouver son public, du moins en France. Le jeu provient des studios parisiens d’Eugen Systems, qui avaient déjà rencontré un certain succès avec R.U.S.E ou encore Act of War.

Malgré ses qualités certaines, Wargame reste et restera un jeu de niche, loin du succès attendu par Dishonored, des lyonnais d’Arkane Studios (en partenariat avec Bethesda Softworks). A priori un vrai rouleau-compresseur qui risque bien de se hisser en tête des ventes sur PC et consoles à sa sortie, attendue en octobre de cette année. Notons qu’Arkane est également à l’origine de Dark Messiah of Might and Magic et de l’excellent Arx Fatalis. Sans plus attendre, le premier trailer de Dishonored, qui présente cet univers ébouriffant, rappelant pêle-mêle Bioshock, le film Dark City ou Half Life 2…     « Le service et la qualité français, Môssieur ! » Ceux qui ont joué à Pirates des Caraïbes auront certainement reconnu…

Autre annonce de bonne augure pour le jeu vidéo « made in France » (il s’agit en fait d’Ubisoft Montréal, mais bon…), celle de Watch Dogs. L’introduction présentée lors de l’E3 de cette année a révélé un univers proche de Deus Ex, à la fois futuriste et très contemporain.

La longue vidéo de gameplay également diffusée aura achevé de mettre le feu aux poudres et d’attiser la curiosité de nombreux joueurs du monde entier, impressionnés par le versant technique du titre et surtout par l’annonce d’un monde assez ouvert et de réactions non-scriptées de l’IA. La vidéo a d’ailleurs été si impressionnante que nombreux sont ceux, dans la presse ou le grand public, à penser qu’il s’agissait là d’une démo au contraire très scriptée… Watch Dogs ne sera peut-être pas à la hauteur des ambitions annoncées, mais il a au moins clairement réussi à capter l’attention !

Dernière bonne nouvelle (à l’heure actuelle) pour notre secteur vidéoludique national : la sortie du RPG Game of Thrones, développé par Cyanide Studio. Les Français avaient déjà signé le jeu de stratégie éponyme, qui n’a pas rencontré un très grand succès. Nul doute que, compte-tenu de son apparente qualité et de l’actualité de la série TV, le jeu de rôle aura plus de chance. Il semble en tout cas bien s’intégrer dans la saga et disposer d’un bon capital ludique, malgré quelques défauts. Il est en tout cas appréciable de voir des compatriotes jouer un bon coup comme celui-ci, en se procurant une licence à moindre frais avant que celle-ci ne rencontre véritablement le succès auprès du grand public.

Signalons pour finir la sortie récente de Rayman Origins, héritier d’un des titres développés en France les plus célèbres de par le monde, qui aura ravi les fans du dicton « Pas de bras, pas de chocolat ». L’occasion, pour votre édification personnelle, de vous renvoyer vers cet article de 2010 sur la fameuse « French touch« , par jv.com. Espérons que, sans forcément correspondre à sa définition précise, cette vigueur nouvelle du jeu vidéo français n’est que le premier signe d’un réel renouveau. Et, surtout, que notre « exception culturelle » fonctionne également dans le domaine et offre des jeux originaux et bien pensés. Je croise les doigts, en tout cas.