Diantre, tant de retard sur un billet, ç’en est risible. D’autant que j’avais un sacré « créneau » : entre le 35e anniversaire de cette oeuvre majeure et le décès de Hans Ruedi Giger, l’artiste qui a créé le fameux huitième passager et toute l’esthétique si particulière du film, 2014 aurait été le bon moment pour parler un peu de l’un de mes films favoris, Alien ! Le jeu vidéo sorti en fin d’année est venu s’ajouter à la liste. J’avais ressorti mon DVD, revu le film. Tout était prêt, mais non. Que voulez-vous, on ne se refait pas !

Bref, trêve de blabla, place au film et à ses scènes cultes. Sur pop-culture.fr, personne ne vous entendra crier !

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Alors, autant le dire tout de suite, Alien n’est pas seulement un de mes films préférés, au milieu de tant d’autres. C’est à mon sens l’un des piliers de la culture geek, au même titre que Star Wars, Indiana Jones, Star Trek, Blade Runner… Un séisme dans le milieu du cinéma, un mythe fondateur, une référence omniprésente dans de très nombreuses œuvres qui ont suivi (tous médias confondus). C’est également une « franchise » fort bien pourvue, avec des itérations cinématographiques plus (les trois suites) ou moins réussies (les Aliens versus Predator, pas tous dramatiquement mauvais, ceci-dit) et de nombreux titres de jeu vidéo, bande dessinée, etc.

Le choix de ne parler que du premier opus n’a d’ailleurs pas été aisé : je sais que je ne vais pas me faire que des amis, mais à mon avis la meilleure des trois suites reste Alien III, reprenant avec génie l’ambiance oppressante du premier long-métrage, quelque peu mise de côté dans Aliens et poussant le personnage de Ripley dans ses retranchements. Il mériterait que je m’y attarde, mais ce n’est pas le sujet ici. Soyez certains que vous aurez l’occasion de me lire à ce sujet dans un autre billet…

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Le huitième passager, c’est un film à suspense, un film d’horreur qui sort des codes du genre. C’est l’exploitation d’un cadre assez peu usité, l’espace (cela peut sembler drôle, après une année 2014 extrêmement riche en la matière, mais bon), avec ce qui va devenir des éléments incontournables : la sortie en scaphandre dans l’espace, les dépressurisations, le sommeil cryogénique… et l’alien. Cette chose indéfinissable, incompréhensible. Cette horreur froide, calculatrice et silencieuse avec laquelle il est impossible de parlementer, de raisonner ou de négocier. Cette chose si étrangère à ce que nous sommes, à ce qui peuple notre monde, à ce que nous connaissons. Ce tueur implacable qui va prendre la vie des membres de l’équipage du Nostromo, l’un après l’autre.

L’horreur, c’est aussi celle des méga-corporations, d’inspiration cyberpunk (Blade Runner…), qui font passer leur intérêt financier bien avant la vie humaine. Cet aspect sera traité plus en profondeur dans les suites, mais il apparaît déjà nettement dans Alien. Au travers du personnage d’Ash, officier médical qui s’avère être un androïde prêt à tout pour rapporter l’alien à la compagnie… heureusement que le personnage de Bishop, magistralement interprété par Lance Henriksen, arrivera au second opus pour redorer le blason des synthétiques !

Il y aurait tant à écrire sur ce film. Sur sa direction artistique d’anthologie, avec ce côté rétrofuturiste étrange et inimitable et le design de la créature, tellement parfait qu’il n’a jamais été, je crois, égalé. L’alien est un concept incarné, il est fonctionnel : tout en lui exprime sa nature de prédateur, ainsi que son extériorité à notre monde. Il y a ces mâchoires multiples, ce sang acide, ce filet de bave sourçant d’une trappe, ce mode de « reproduction » : autant d’éléments qui, à l’époque, ont fait de cette chose l’une des plus effrayantes jamais vue au cinéma, et qui aujourd’hui sont emblématiques de la série et connus de tous.

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Alien, c’est aussi une narration, une réalisation. Et là, comment ne pas reconnaître le talent de Scott, qui ne fait que suggérer le monstre, bien plus qu’il ne le montre. Le film est lent, le silence est pesant, la tension monte. Puis on l’aperçoit, du coin de l’oeil. Un détail, une flaque au sol… et là, on le contemple, dans toute son étrangeté. Sa pureté, dirait Ash. Puis, petit-à-petit, quand elle n’a plus le choix, Ripley se résigne à l’affronter. Seulement vers la fin du film, avant cela il ne s’agit que de fuir, fuir cette terreur inconnue et invisible. Génial.

Vous l’aurez compris, je suis vraiment un grand fan de ce film. Et, 35 ans plus tard, il a gardé toutes ses qualités ! Si vous n’avez jamais vu Alien, foncez. C’est l’un des fondements  de l’histoire du cinéma et de la pop-culture que vous verrez.

Quelques morceaux choisis, maintenant. Difficile de choisir, comme souvent. Et, une fois encore, la disponibilité des extraits me limite un peu, malheureusement…

 

 

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