Un titre un peu trivial pour un jeu qui ne l’est pas tant que ça… car Bastion n’est pas (seulement) une sorte de hack’n slash/beat them all avec des graphismes BD, comme on pourrait le croire de prime abord. Rapide passage en revue de tout ce qui fait de ce titre un véritable bijou !

Bastion

Notez que, non content d’être en retard (j’ai fini la campagne il y a déjà plusieurs semaines), je ne ferai pas de « vrai test » de Bastion. De toute façon, ça a déjà été fait sur bien des sites de jeu vidéo : GamekultTom’s Games ou Gameblog (les versions PC et XBox étant très similaires apparemment, considérez les notes comme valables pour les deux supports). Je vous renvoie donc à la lecture de ces articles pour plus d’infos sur le synopsis du jeu.

Vous l’aurez déjà compris, j’ai vraiment beaucoup aimé ce jeu. Son gameplay, déjà, s’avère riche et intéressant, du moins pour un titre orienté action comme celui-ci. Le fait de devoir choisir deux armes parmi toutes celles que l’on a débloquées et de pouvoir les améliorer (en faisant des choix entre plusieurs combinaisons d’effets), en y ajoutant un pouvoir spécial (souvent lié à l’une des armes choisies) apporte une certaine dimension stratégique, les armes étant résolument différentes les unes des autres. Les monstres sont également intéressant, bénéficiant pour la plupart d’attaques « spéciales » nécessitant une tactique particulière pour en venir à bout ou simplement survivre à l’affrontement : un crapaud géant qui est blindé à l’avant et doit être jeté dans le vide ou attaqué par derrière, des sortes de djinns qui frappent très fort mais lentement, etc. Les boss ne sont pas en reste, même si je n’ai rien noté d’extraordinaire dans les tactiques à employer. Il faut enfin noter que les « à-côtés » du jeu sont vraiment bien articulés avec le reste de l’histoire et offrent une diversité rafraîchissante : reconstruction du fameux Bastion, avec de nombreux choix à faire ; « veilles » à réaliser (ce sont en fait des sortes d’achievements permettant d’obtenir de la monnaie) ; entraînements à effectuer pour chaque arme…

Bastion Même si on sent que le jeu a bénéficié d’une vraie réflexion sur le fond et qu’il offre vraiment une variété importante pour un « petit » jeu vendu moins de quinze euros, sa vraie force n’est pas dans les éléments que je décrivais plus haut, mais dans sa narration, réellement magistrale. On a pu le lire partout depuis que le jeu a été annoncé : Bastion dispose d’un mécanisme original, une voix-off qui s’adapte à l’action. On l’entend dans les cut-scenes, bien sûr, mais également en pleine mission. Que le joueur prenne un coup, il entendra une réplique ; qu’il s’approche de tel ou tel élément de décor lié au background, il pourra écouter le narrateur parler de l’ancien temps… il n’y a pas à dire, c’est une très bonne idée. Le titre gagne une dimension inégalée pour un jeu de ce type, en grande partie grâce à ce procédé, qui place le joueur directement au sein d’une histoire qui le dépasse mais sur laquelle il a tout de même un impact certain, ne serait-ce qu’en déclenchant la narration. Tout ça est très difficile à décrire, mais il faut retenir que cette voix change effectivement tout ! Une voix d’ailleurs très bien choisie, qui personnellement me rappelle celle du « cow-boy » dans The Big Lebowski : caverneuse, rocailleuse, impressionnante. Par contre, il faut tout de même bien comprendre l’Anglais, car même avec les sous-titres ce n’est pas toujours facile à suivre, notamment en plein combat…

Bastion Au-delà de la voix-off, c’est toute l’ambiance de Bastion qui est remarquable. La direction artistique est tout simplement magique, avec des graphismes chatoyants et des effets bien utilisés. Le simple fait que les décors se « construisent » au fur-et-à-mesure que le joueur avance dans un niveau est une excellente idée et un des aspects marquants de Bastion, de même que ses personnages et monstres. Le chara-design a été travaillé, cela se voit, et le résultat est impressionnant. La musique n’est pas en reste, avec un style bien à part. Le mieux pour se faire une idée reste d’aller faire un tour sur Grooveshark et d’écouter l’OST. Vous m’en direz des nouvelles.

Non, vraiment, je ne vois rien à reprocher à ce jeu. Quand on pense qu’il émane d’un tout petit studio indépendant, Supergiant Games, on a presque du mal à croire que c’est possible. Quand en plus ce bijou est vendu à un prix aussi modique, il faudrait vraiment être allergique aux jeux d’action pour ne pas sauter dessus ! Le jeu est disponible en téléchargement, notamment sur Steam.

Note : désolé pour les screenshots, peu impressionnants, mais comme j’ai recommencé une « Partie plus », je n’ai plus accès à la progression que j’avais réalisée en mode « Histoire ».