Il y a 15 ans, le 1er mai 2002, sortait ce qui est pour moi le plus grand jeu vidéo de tous les temps. Le titre ultime, le mètre-étalon de ma passion vidéoludique, la quintessence de ce média qui m’est si cher… j’ai nommé The Elder Scrolls III: Morrowind.

Je ne rentrerai pas dans le détail ici, car ce n’est plus vraiment le lieu ni surtout le moment. Je dirais juste que Bethesda Softworks nous avait livré un diamant brut, avec des défauts monstrueux mais révélant à celui qui prenait le temps la plus belle des pierres précieuses. Le contenu était dantesque, le jeu sans concession, le gameplay très libre : il fallait de très nombreuses heures pour terminer le jeu, en tout cas en se perdant un peu en chemin. Et c’était un plaisir de s’y perdre ! Il me semble que j’avais déjà dû écrire cela quelques part, mais depuis longtemps le génie de Bethesda n’est pas dans son écriture ou son gameplay, mais dans sa narration environnementale. Comme dans un Fallout 4, on trouve dans Morrowind cette sensation d’un monde vivant, on croise de petites aventures en marge de la grande histoire, des livres qui narrent des anecdotes sur l’univers ou des personnages… La trame principale n’est pas tant ce que l’on retient que la somme des événements qui nous arrivent tout autour. Le voyage prime sur la destination.

Aujourd’hui, ce bon vieux Morro a bien vieilli. Autant j’y ai passé des centaines d’heures, en jeu comme sur l’éditeur de jeu ou les forums de modding, autant j’aurais bien du mal à le relancer de nos jours, du moins en l’état. C’est l’un des travers de la 3D : elle a plus mal vieilli que la 2D. De plus, c’est tout l’ensemble qui a beaucoup vieilli, comme ces animations qui étaient déjà un gros point faible du jeu, ou cette absence d’indications pour suivre les quêtes qui, aujourd’hui, nous plonge dans un profond désarroi. Pour ce qui est des graphismes, la communauté de modders a réalisé un boulot formidable (je vous en parlais ici). Pour le reste, il y a des projets pour ramener Morrowind sur TES V: Skyrim (comme il y en eut sur TES IV: Oblivion, chacun des TES possédant ses fans hardcore…) : Skywind, par exemple, qui promet de bien belles choses mais demeurait, la dernière fois que j’avais regardé, très en chantier. Ne boudons pas notre plaisir, cependant, et admirons ce travail magnifique, qui démontre que les passionnés sont ce qui a toujours fait vivre les jeux de Bethesda bien au-delà de ce qu’ils étaient au départ :

 

 

Quoi qu’il en soit, Morrowind a bien vieilli. Skyrim lui-même, malgré des mods graphiques flattant la rétine en 2017 et mettant la plupart des configs « gamer » à genoux, n’est plus de première fraîcheur (2011, une paie en matière de jeu vidéo). Nous sommes nombreux à attendre un TES VI, que les rumeurs prémonisent en Argonia ou en Valenwood, soit des contrées promettant une ambiance géniale et une claque graphique magistrale. J’ai hâte, en espérant que nous ayions une annonce à l’E3 de cette année.

L’autre solution pour le fan frustré de Morrowind, c’est de se lancer dans Elder Scrolls Online (ESO), le MMORPG devenu « buy to play » et assez régulièrement en promo. Il retranscrit bien l’ambiance des Elder Scrolls et se révèle être un bon jeu, même si la première impression est rugueuse. En tout cas, il sait parler aux fans et, pour un MMORPG, son écriture est bonne. Les lieux emblématiques de la série sont là, avec par exemple une bonne partie des régions d’Oblivion, retranscrites ici de façon assez magistrale.

Pour visiter la province de Morrowind dans ESO, il faudra attendre début juin, avec la sortie de l’extension stand-alone (elle pourra se jouer seule). Je précise que le jeu prend part quelques 800 ans avant les événements de TES III, il y a donc des différences substantielles. Pourtant, il ne faut pas longtemps pour se convaincre que l’on retrouvera l’ambiance si chère à nos cœurs :

 

 

J’en salive d’avance, faisant partie des fans hardcore de TES III précédemment cités. D’ailleurs en voyant la vidéo ci-dessus, je me suis rendu compte que je me souvenais très bien de tous ces lieux, que je pouvais même les replacer mentalement sur la carte du jeu, pour beaucoup. Morrowind était vraiment un jeu à part, avec le sentiment que j’ai d’y avoir vécu pendant un moment. Je crois que c’est l’un des seuls jeux non-MMORPG qui m’ait fait cela…

Je vous laisse avec quelques vidéos, un trailer pour ESO: Morrowind et le magnifique thème de TES III: Morrowind, à la puissance évocatrice hallucinante pour les fans.